Terre Noyée : Les Rosaliens (tome 3)

Auteur : ILEANA METIVIER

L’histoire : S’unir pour l’avenir.
Jamais ils n’auraient pensé ce sauvetage possible, et pourtant… Capitalia et Zéa sont loin derrière eux. Pleine de promesses, une nouvelle culture s’ouvre à Annaëlle, Adrian, Mattew et Max.
Mais ils s’interrogent : les Rosaliens sont-ils réellement bienveillants ? Pourquoi prendre autant de risques pour la vie de quatre dissidents ?
En dépit de leurs doutes, leur priorité reste inchangée : détrôner l’Élite.


Extrait :
 – Alors pourquoi nous avez-vous aidés ? insistai-je.

La désapprobation suintait de la tablée dans son ensemble, mais je ne pouvais plus me contenir. Rien n’était gratuit. Je l’avais appris à mes dépens, j’en souffrais encore à chaque seconde. J’en avais fini avec les faux-semblants et les espoirs vains. L’Élite m’avait eue une fois à ce jeu, j’avais failli y passer plus que ma raison pouvait le supporter. C’en était définitivement terminé pour moi. Si les Rosaliens s’avéraient si bienveillants et respectueux, ma franchise ne devait pas les offusquer de la sorte.
 

Mon avis : J’ai retrouvé avec plaisir l’univers de Terre Noyée, avec la découverte d’une nouvelle société : Les Rosaliens. Le Mont-Rose a des allures d’utopie, pourtant lui aussi fait face à une crise interne. L’auteure mêle toujours aussi efficacement l’écologie, la société et la fantasy.

La plume est fluide, adapté au style Young-Adult, sur un rythme alternant actions et d’émotions.
Si le dénouement m’a laissée un peu perplexe sur quelques détails (au passage je suis super triste pour le sort d’un personnage que j’aimais particulièrement), j’ai apprécié néanmoins la phase de reconstruction d’Anaëlle, dont je me suis sentie plus proche.
Cette série s’achève sur une note d’humilité par rapport à notre place sur Terre, et nous offre malgré tout une lueur d’espoir.

Merci à l’auteure pour sa confiance avec ce service presse, c’est une trilogie que j’ai pris plaisir à parcourir !

Les Maîtres Enlumineurs



Auteur : ROBERT JACKSON BENNETT

L’histoire : Toute l’économie de l’opulente cité de Tevanne repose sur une puissante magie : l’enluminure. À l’aide de sceaux complexes, les maîtres enlumineurs donnent aux objets des pouvoirs insoupçonnés et contournent les lois de la physique.
Sancia Grado est une jeune voleuse qui a le don de revivre le passé des objets et d’écouter chuchoter leurs enluminures. Engagée par une des grandes familles de la cité pour dérober une étrange clé dans un entrepôt sous très haute surveillance, elle ignore que cet artefact a le pouvoir de changer l’enluminure à jamais : quiconque entrera en sa possession pourra mettre Tevanne à genoux.
Poursuivie par un adversaire implacable, Sancia n’aura d’autre choix que de se trouver des alliés.

Extrait : Il y eut un silence, puis les chantonnements et les murmures connurent un pic, et Sancia distingua une voix parmi eux :
< … j’ai des droits, j’ai de la patience, parce que je suis élu, je suis autorisé, je suis attendu, je suis guetté, je suis DEMANDÉ… >
< Bon Dieu >, fit Sancia. < Les objets enluminés sont tous névrosés ou quoi ? >
< On les oblige à agir d’une seule manière très spécifique >, répondit Clef. < Ce qui est plus ou moins la définition de la névrose . >
Sancia tendit le bras et toucha le parquet à main nue. Les planches prirent vie dans son esprit, l’une après l’autre… et, enfin, elle sentit que quelqu’un les parcourait lentement.
 

Mon avis : Un univers complexe, riche avec des ambiances soignées. J’ai trouvé le concept des enluminures fascinant, bien que parfois ardu (il faut un petit temps d’adaptation pour en saisir toutes les subtilités). Le duo de personnages principaux est intéressant, surtout Clef qui m’a beaucoup plu. Le rythme est assez dynamique. J’ai aimé l’augmentation progressive des péripéties et des rebondissements, les réponses qui entraînaient d’autres questions et les petites scènes inattendues. La plume plutôt mature dévoile une imagination puissante, foisonnante et une fin qui nous laisse l’impression vertigineuse d’être prêt à basculer dans quelque chose d’encore plus vaste. J’avoue être très curieuse vis à vis de la suite !

Au final un roman qu’on ne lit pas en diagonale (au risque de décrocher), et une immersion dans un monde sombre, violent, parfois cru et dont les secrets semblent de plus en plus profonds.

Adeptes d’univers complexes et d’actions ? N’hésitez pas à prendre ce sentier.

Fin de Partie



Auteur : MÉRIDA REINHART

L’histoire : Alaïs Dronning est la flouturière la plus en vogue de Wonderland. Elle amadoue les fleurs et confectionne ainsi des vêtements à nuls autres pareils dans sa petite boutique, tout près de l’enseigne tenue par son ami de toujours, Hatta, le Chapelier.
Un beau matin, le Roi Rouge en personne frappe à sa porte pour lui passer commande d’une robe si belle qu’elle sera garante de la paix avec la terrible Reine Blanche, ennemie séculaire du royaume. Accompagnée du redouté Chevalier de Cœur pour dénicher les plantes les plus rares, elle se met au travail. Mais la Reine Blanche n’a pas dit son dernier mot.

À quel moment le présent est-il devenu malédiction ? Alaïs l’ignore.

Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle risque sa tête, piégée au cœur d’un complot dont elle ne soupçonne pas la portée. Épaulée par le Chapelier, accompagnée d’un étrange Chat de la Lune, aux confins de Wonderland, elle va devoir se trouver elle-même ou tout perdre.


Extrait : La fleur s’inclina davantage, comme si elle cherchait à la toucher, à s’agripper à elle pour partir. Alors, délicatement, Alaïs glissa ses doigts le long de la tige. Elle creusa doucement, pour dégager le plus de racines possible. Au moment où elle retira la motte du sol, les autres fleurs disparurent, ainsi que la maison. Seule la voix de Tempus résonna un moment dans l’air :
– Le temps est l’affaire de tous. Il appartient à tous, mais tous doivent un jour le rendre. C’est la raison pour laquelle il n’est pas toujours bon d’être en avance sur son temps ni en retard d’ailleurs.

 

Mon avis : J’ai eu un coup de coeur pour ce roman ! Lu d’une traite grâce à la plume très fluide, je me suis fait happer par l’univers de Wonderland : à la fois loufoque, fascinant et inquiétant.
Une lecture riche en décors et en couleurs, les personnages étranges plus ou moins connus s’y succèdent et nous entraînent sur leurs pas. J’ai adoré le concept de la flouturière, et je me suis laissé envahir par les émotions, face au destin de cette Reine Rouge.

J’ai fini ce roman comme on se réveille : il m’a fallu un peu de temps pour reprendre pied dans la réalité et quitter cette ambiance. La fin douce-amère laisse entrevoir une lueur d’espoir, le raccord avec la version que je connaissais d’Alice au Pays des Merveilles s’ajuste parfaitement.

Une belle rencontre, au bon moment : je pense que j’étais tout à fait dans l’état d’esprit pour savourer ce roman. Merci pour cette lecture mêlant habilement cauchemar et merveilleux. 
C’est le troisième roman que je lis de chez Magic Mirror Editions : je suis de plus en plus conquise par cette ME.